« Nous allons nous prononcer dans les tout prochains jours. » C’est l’annonce faite par le gouvernement, après avoir reçu les conclusions du conciliateur. Gilles de Robien, le ministre des transports, doit maintenant statuer sur le sort de la compagnie.Le conciliateur du tribunal de commerce de Créteil, Hubert Lafont, a été reçu mercredi 15 au soir par les pouvoirs publics. « Nous allons examiner tranquillement ses propositions et nous apporterons notre réponse dans les tout prochains jours », a indiqué Gilles de Robien, le ministre des transports , évoquant deux hypothèses pour Air Lib et son repreneur potentiel, le groupe néerlandais IMCA. « Soit vous reprenez les paiements courants et vous montez votre projet d’entreprise pour l’avenir ; soit vous ne pouvez pas reprendre les paiements courants et dans ce cas il faudra en tirer les conséquences. »
Ce rapport doit indiquer les conditions dans lesquelles Air Lib pourrait ou non reprendre le versement de ses charges (fisc, URSSAF, taxes aéronautiques). Me Laffont « a l’ensemble des éléments, les engagements d’IMCA, les nôtres, pour établir le corps d’une proposition de conciliation qui doit normalement donner satisfaction », a déclaré Pascal Perri, le porte-parole d’Air Lib.
Cet entrepreneur atypique, surnommé dans son pays « le magnat de l’immobilier », pourrait notamment dévoiler l’investissement qu’il est prêt à consentir pour s’emparer de 50 % du capital et assurer à moyen terme la viabilité de la compagnie endettée.
Le gouvernement doit maintenant trancher le sort de la compagnie et de ses 3 500 employés, filiales comprises. « La question est plus politique qu’économique », a souligné le secrétaire d’Etat aux transports, Dominique Bussereau.
Le sort d’Air Lib dépend en effet du bon vouloir du gouvernement du fait de son endettement. La date butoir pour rembourser un prêt de 30,5 millions d’euros du Fonds européen de développement (FDES) avait été initialement fixée au 9 janvier, journée qui devait aussi marquer la fin d’un moratoire sur les dettes publiques accumulées par Air Lib (fisc, URSAFF, taxes aéronautiques), soit 80 millions d’euros.
Outre la prolongation de la licence d’exploitation de la compagnie au-delà du 31 janvier, Erik De Vlieger pose comme condition à son investissement le feu vert du gouvernement à l’ouverture de nouvelles lignes en Afrique. Le patron néerlandais a déjà offert d’acheter 29 Airbus A-320 pour rénover la flotte, des avions « court courrier », selon un syndicat de la compagnie.
La question reste ouverte de savoir si IMCA compte reprendre l’ensemble de l’entreprise, y compris le long courrier, ou uniquement les vols nationaux pour faire avant tout d’Air Lib une compagnie européenne à bas coûts. Héritière d’Air Liberté et d’AOM, depuis sa reprise à l’été 2001 par l’ancien pilote et syndicaliste Jean-Charles Corbet, Air Lib assure encore aujourd’hui un quart du transport vers la Réunion et les Antilles.