Faisant confiance à la justice mais réclamant la libération d’Evans Théophile, les commerçants guadeloupéens ont décidé de se mobiliser.Contradictoires les propos des commerçants guadeloupéens. Dans un mouvement de solidarité, ils ont décidé de manifester lundi à Basse-Terre pour réclamer la libération d’Evans Théophile. Le jeune commerçant basse-terrien, mis en examen pour homicide volontaire et incarcéré pour le meurtre de deux jeunes voleurs. Sa belle-mère poursuit de son côté sa grève de la faim. Installée devant le palais de justice de Basse-Terre, Mme Théophile réclame la libération de son beau-fils, qui avait abattu au fusil, mardi en fin d’après-midi, les deux mineurs venus emporter des effets au Carrefour du sport, un magasin situé à la zone artisanale de Calebassier, à Basse-Terre. Son collègue, Jean-Marc Joseph, a été mis en examen pour complicité d’homicide volontaire mais laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
Les deux jeunes de 17 ans -qui auraient annoncé leur venue quelques jours auparavant au gérant du magasin Carrefour du sport- sont donc décédés au CHGI de Basse-Terre mercredi 17 avril, au lendemain des faits. Connu des services de police, l’un d’eux avait même fait de la prison.
Evans Théophile, 23 ans, le co-gérant – qui a fait usage de son arme – et le gérant Jean-Marc Joseph, 37 ans, – ancien joueur de football de talent au Cygne Noir, au Red Star, à l’AJCS et en sélection de Guadeloupe – ont été interrogés par les policiers du commissariat central de Basse-Terre durant 48 heures.
Ils ont été présentés jeudi à un juge d’instruction qui a décidé de les renvoyer devant le juge de la détention. Pour sa part, le procureur de Basse-Terre n’a pas retenu la thèse de la légitime défense ; les deux jeunes n’étant pas armés au moment des faits.
Les commerçants du chef-lieu ont décidé de baisser rideau mercredi et jeudi, en soutien à leurs deux jeunes confrères. La pression est montée dans les rangs des professionnels, excédés par l’insécurité qui règne à Basse-Terre. Certains sont même allés jusqu’à brandir la menace de troubles à l’ordre public si les deux commerçants n’étaient pas libérés.
Jeudi soir, sitôt la nouvelle de l’incarcération d’Evans Théophile connue, des échauffourées se sont déroulées dans le chef-lieu sans qu’aucun incident sérieux ne soit relevé. Depuis, c’est un calme relatif qui règne dans la ville.