Il a fallu tendre l’oreille dimanche soir, pour entendre la date de renvoi du jugement du procès en discrimination raciale de Simon Ibo et de Canal 10.C’est que le dernier des 13 avocats de l’animateur de télévision, conseiller régional et conseiller général, venait d’achever la plaidoirie de la défense. Me Félix Rhodes a plaidé la relaxe alors que la veille, le procureur de la République de Pointe-à-Pitre avait requis 2 ans d’inéligibilité et de droit de vote, 6 mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende. Un verdict qui avait beaucoup surpris la défense de l’animateur et de son directeur, Michel Rodriguez, et qui évidemment avait été applaudi par l’accusation.
Plaidant la relaxe, les avocats de l’animateur et de la chaîne de télévision ont mis en avant le fait que la cour ne comprenait pas le créole, alors que l’expert en langue attaché au procès n’avait pas de spécialisation dans cette langue où, selon les avocats de la défense, « les propos tenus n’ont parfois rien à voir avec le français ». Dans le même temps, la défense a mis en avant l’absence de preuve. Les nombreuses associations de défense des droits de l’Homme, n’ont, il est vrai, jamais réussi à fournir les cassettes des émissions de Simon Ibo. Le verdict a été mis en délibéré au 15 février.
Ce procès s’est déroulé sur fond de racisme. En marge de l’audience, de nombreux ressortissants Haïtiens ont été pris pour cible à de multiples reprises durant le week-end et lundi encore. Dimanche soir quatre magasins du centre-ville de Pointe-à-Pitre ont été la proie des flammes. Des débuts d’incendie qui ont été vite maîtrisés par les pompiers. Par ailleurs, une case appartenant à des Haïtiens a été brûlée et la voiture d’un maraîcher originaire de Port-au-Prince a été renversée à Pointe-à-Pitre.