En dépit des promesses du ministre des Transports, l’inquiétude demeure quant à la pérennité de la desserte ultra-marine assurée par AOM-Air Liberté.Au cas où les compagnies aériennes AOM et Air Liberté viendraient à disparaître purement et simplement du ciel commercial français, le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot s’est montré rassurant et formel : la compagnie nationale Air France prendrait le relais, avec l’aide du gouvernement, pour assurer la continuité du service de couverture aérienne transatlantique. La direction générale d’Air France s’est montrée, pour sa part, nettement moins enthousiaste. Dans une interview accordée par Pierre-Henri Bourgeon à « La Vie Financière », rubrique du journal “Le Parisien” (édition datée du 9 juillet), le directeur général de la compagnie nationale a été catégorique quant à la réappropriation éventuelle des destinations d’AOM-Air Liberté vers les Antilles et autres TOM : “Nous n’avons pas l’intention de renforcer nos vols à destination des DOM-TOM, car cela ne ferait qu’aggraver la situation d’AOM-Air Liberté” a-t-il argumenté. Air France afficherait en effet un résultat “légèrement déficitaire” sur ses vols à destination des Antilles et de la Réunion. Principale cause invoquée : le prix trop élevé du carburant et la “gourmandise” en kérosène du 747 sur ces liaisons. Le gouvernement n’en enfonce pas moins le clou : la continuité du service public sera assurée quoiqu’il arrive. La direction générale d’Air France espère publiquement que les difficultés financières réelles affichées par les deux compagnies en redressement judiciaire ne sont que “provisoires” et se veut optimiste : il n’y aurait pas pour l’heure encore, péril en la demeure…