Un nouveau règlement européen d’importation de bananes vient de mettre un terme au conflit ouvert opposant depuis des années l’Europe aux Etats-Unis.Condamnée à plusieurs reprises depuis 1993 par l’OMC (l’Organisation Mondiale du Commerce) pour pratiques « discriminatoires » à l’encontre des bananes-dollars, puis victime sur certaines de ses exportations du boycott des Etats-Unis par mesure de rétorsion, l’Union européenne a finalement conclu avec les Etats-Unis un accord surprise sur le front d’un conflit international pour la maîtrise du marché du “fruit jaune”. L’administration américaine a réagi très favorablement à cet accord signé mercredi dernier en annonçant la levée des sanctions (pour un montant de 191 millions de dollars !) prises à l’encontre des produits européens dès le 1er juillet prochain, date de l’entrée en vigueur officielle du nouveau système d’importation européen. L’accord prévoit en effet une nouvelle répartition entre les trois contingents du régime européen d’importation de bananes, protégeant à la fois les productions de l’Union européenne (Guadeloupe, Martinique, Canaries, Açores) et celles des pays ACP (zone Afrique, Caraïbe, Pacifique) “dans des conditions compatibles avec les engagements de l’Union à l’OMC” selon Pascal Lamy, le commissaire européen au commerce international. Pour la Guadeloupe (dont le quota européen est de 150.000 tonnes, et qui n’avait produit que 85.000 tonnes en l’an 2000), ce nouveau système d’importation est une aubaine, comme en témoignent les premières réactions des producteurs locaux qui en ont salué l’avènement. Selon Denis Duflo, le président du groupement Banagua, “c’est à première vue une avancée notoire, qui devrait nous être favorable. Le fait qu’on soit finalement arrivé à un consensus est un soulagement. Pour Banagua, le report de la décision concernant la règle antérieure du “premier arrivé, premier servi” (qui prévoyait que les commandes étaient attribuées à ceux qui se montraient les plus rapides à répondre à un appel d’offres européen) est aussi un répit bien venu. Cela nous laisse 4 à 5 ans pour nous organiser et voir venir Le retour aux références historiques (basées sur les performances des bananiers) est une bonne nouvelle également, mais il convient d’examiner tout cela de plus près, afin de savoir qu’elles seront les prêts porteurs pour la production antillaise. C’est en tout cas un système qui ne nous pénalise pas.”