La richesse est bonne et le temps est clément… Les opérateurs de coupe et les planteurs ne sont pas d’accord avec la grève qui paralyse l’usine de Gardel où ils se rendent aujourd’hui pour se faire entendre.Excédés par la grève déclenchée par les syndicats des ouvriers UGTG et CGTG, les opérateurs de coupe et les planteurs ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ce matin, les planteurs du Nord Basse-Terre ont mis leurs menaces à exécution. A Sainte-Rose, le pont de la Boucan a été bloqué depuis le début de matinée pour protester contre l’arrêt des moulins de l’usine de Gardel. Les planteurs devraient ensuite partir en convoi escargot pour rejoindre cette infrastructure. Leurs homologues du nord Grande-Terre devaient employer la même démarche. Les planteurs entendent mettre la pression sur les syndicalistes et les usiniers et exiger que la récolte redémarre, aujourd’hui. Ils n’acceptent pas « que l’intérêt catégoriel passe avant l’intérêt général »
« L’économie de la filière mais aussi de la Guadeloupe est en jeu, estime Edmond Baghuelou, président du GIE canne Guadeloupe. Après trois récoltes catastrophiques, nous avions espoir. Nous pensions partir sur de nouvelles bases. Nous pensions que cette récolte très prometteuse nous permettrait de régler nos dettes. Nous sommes très remontés, très en colère. Si la récolte ne reprend pas vite, il ne sera pas possible de faire des replantations. Nous n’aurons pas de boutures pour l’année prochaine. La filière risque de sombrer. Nous, nous n’avons pas de salaire. Nous essayons de survivre et certains cherchent à nous ruiner… »