Depuis l’attribution, le 3 mars dernier, de la délégation de service public de l’aéroport de Grand Case à SNC Lavalin Aéroports, une société est née pour en prendre la gestion. Cette société nommée SESMA (société d’exploitation de Saint-Martin Aéroport) aura, à compter du 1er avril prochain la gestion, l’exploitation et le développement de l’aéroport de Grand Case. La DSP (délégation de service public) a été attribuée pour une durée de 25 ans et le délégataire aura pour mission non seulement de développer la plateforme aéroportuaire, qui vit pour l’instant à l’ombre du géant hollandais de Juliana, mais d’assainir ses finances. Car l’aéroport de Grand Case n’a jamais été jusqu’ici, une entreprise rentable. La gestion successivement assurée par le Conseil général de Guadeloupe, la commune de Saint-Martin ou via un EPIC autonome, satellite de la COM, a toujours été déficitaire. En cause : des impayés massifs accumulés d’année en année, aussi bien des loyers du hall en souffrance, que des taxes aéroportuaires délaissées par certains opérateurs. La liste est longue. Il y a un an et demi environ, le Conseil territorial de la COM, avait fait passer en «admissions en non valeur» un listing impressionnant de créances non réglées pour un montant de plus d’un demi million d’euros. De même les salaires d’une quinzaine d’agents territoriaux, mis à disposition de la structure, n’ont jamais été remboursés par l’aéroport, à la Collectivité. Au cours du printemps 2009, la décision de confier la gestion de l’aéroport à un opérateur privé, plus compétent en la matière, était donc lancée par les élus, particulièrement par le vice-président Daniel Gibbs, président du conseil d’administration de la structure. D’où l’idée de cette DSP dont l’aboutissement vient d’être conclu par le choix unanime des élus se portant sur la SNC Lavalin.
La DSP aura déjà dans un premier temps un aspect positif sur les finances de la COM, puisque désormais la SESMA paiera une redevance à la Collectivité : 100000 euros les deux premières années, 220000 euros les années suivantes, sans compter le versement de 0,75% des recettes. La COM n’assurera plus les investissements nécessaires pour le développement de la structure. Reste désormais à l’aéroport à se développer : allongement de la piste de 300 mètres, route de contournement, agrandissement de l’aérogare, mise en place d’une station de carburants pour les avions. Les nécessaires investissements à faire sont déjà listés, il faut maintenant passer en phase de réalisation.