Depuis quelques semaines, une certaine anarchie règne à l’aéroport de Grand Case. Une pagaille due en partie aux travaux en cours, mais aussi à l’augmentation du trafic aérien.Depuis le 19 décembre, une nouvelle compagnie, Air Antilles Express, relie la Guadeloupe à Saint-Martin, en concurrence directe avec Air Caraïbes. Du 20 décembre au 5 janvier, Air Caraïbes a affrêté 5 avions par jour, avant de revenir à une fréquence quotidienne de 3 vols.
Des locaux d’accueil inadaptés, un personnel insuffisant, et un environnement digne d’un aérodrome de brousse rendent les passagers nerveux et le travail du personnel difficile.
Vendredi 10 janvier en fin d’après-midi, dans son bureau de Grand Case, le directeur des aéroports des îles du Nord manifeste son mécontentement. L’ATR 42 d’Air Antilles Express (AAE) accuse un retard de 45 minutes, et atterrit une dizaine de minutes avant l’avion d’Air Caraïbes en provenance également de Pointe-à-Pitre. « Cela va encore entraîner des problèmes avec le vol d’Air Caraïbes », tempête Jacques Mangenot.
Lorsque les passagers débarquent de l’ATR d’Air Caraïbes, déjà les passagers d’AAE quittent la salle d’embarquement pour rejoindre leur avion. Et les passagers de se croiser au beau milieu du tarmac. « Il est arrivé que des passagers se trompent d’avion », renchérit Jacques Mangenot. Des propos confirmés par la direction d’Air Caraïbes, qui déplore la pagaille qui règne au niveau de l’accueil des passagers dans des infrastructures inadaptées pour l’accueil d’un public de plus en plus nombreux.
La Police de l’air et des frontières (PAF) s’occupe des bateaux au départ du front de mer de Marigot mais aussi du départ et de l’arrivée des passagers de l’aéroport de Grand Case. Un service débordé par un apport supplémentaire de passagers, et qui doit y faire face avec le même personnel.
Une situation que le conseil général, gestionnaire de l’aéroport, « dans l’attente de la formalisation d’une entité (…) tente de gérer tant bien que mal avec la commune », selon les propos du conseiller général Guillaume Arnell. La nomination d’un directeur des services aéroportuaires est nécessaire mais se fait de plus en plus attendre. Hormis les travaux liés à l’agrandissement de l’aéroport, les créneaux horaires utilisés par les compagnies aériennes posent problème aussi bien à l’aéroport de Grand Case qu’à la tour de contrôle de Juliana.
Air Antilles Express joue les trouble-fêtes dans le ciel saint-martinois en utilisant non seulement les mêmes créneaux horaires qu’Air Caraïbes mais également le même numéro de vol précédé d’un chiffre supplémentaire. Conséquence : dernièrement, le départ d’un avion a été retardé car, pour la tour de contrôle de Juliana, ce vol était déjà parti. Le directeur de AAE étant en Guyane, le directeur administratif et financier nous affirmait qu' »il n’y avait aucune motivation quant au choix des mêmes horaires » et qu’il n’était pas au courant des numéros de vol. Une tactique qui, selon toute vraisemblance, permettrait d’avoir les deux images des compagnies présentes en même temps sur le tarmac.
Le 23 décembre, Air Caraïbes, AAE, St Barth Commuter, un ingénieur de l’aviation civile détaché auprès du conseil général, le chef de district aéronautique de Guadeloupe ainsi que des représentants de la mairie se sont réunis pour coordonner, notamment, les horaires. Apparemment sans effet.