C’est samedi 5, en milieu de journée, que le cargo voiturier Hual Trubadour, qui s’était échoué dans l’entrée du chenal d’accès au port autonome, a été remorqué près de l’îlet Cochon pour y être inspecté.Outre les dégâts occasionnés par le navire sur le plan écologique, son accident pose la question de la nécessité d’avoir sur place un remorqueur à même d’intervenir rapidement en cas de grosse avarie. Lire notre article sur www.orangecaraibe.com.
Le Hual Trubador, qui s’était échoué mardi 2 sur la caille du mouchoir carré, a finalement été sorti de son piège grâce à l’intervention de deux remorqueurs battant pavillon étranger : l’Océan Star (USA) et Barbados 2.
Ces batîments d’une puissance respective de 4000 et 5000 cheveaux devaient tracter le navire vers l’arrière puis le faire pivoter pour le placer dans l’axe du chenal. L’opération était d’autant plus délicate qu’à proximité de la caille du mouchoir carré d’autres hauts-fonds constituaient une menace.
Mais en définitive, tout s’est bien passé. Reste que sous l’eau, la caille est éventrée sur plus de 30 mètres. C’est le sillage laissé par la coque du cargo voiturier. Le Hual Trubadour était dimanche 6 encore près de l’îlet Cochon, en face de la marina de Pointe-à-Pitre. Une équipe de plongeurs américains devaient inspecter sa coque pour prévenir tout risque de pollution et permettre ainsi au bateau d’accéder en toute sécurité au port de Jarry pour y débarquer sa cargaison de 500 voitures.
Une question se pose cependant, après la polémique alimentée par les armateurs du remorqueur local le Boris, au motif que l’on n’a pas fait appel à eux : le navire spécialisé guadeloupéen avec sa dizaine de cheveaux pouvait-il effectuer cette manoeuvre sans risque et pour le Hual Trubadour, et pour la caille sur laquelle il s’était échoué ?
Les patrons du Boris, en proie à de graves difficultés financières depuis plusieurs mois, n’ont pas l’intention d’en rester là. Ils ont d’ores et déjà annoncé qu’ils allaient porter l’affaire devant les tribunaux. De son côté, le député de la 1ère circonscription, Eric Jalton, s’est interrogé dans un communiqué sur l’ardente nécessité de sécuriser les manœuvres d’approche du port autonome de Guadeloupe, après l’échouage du Hual Trubadour.
« Un remorqueur dans un port c’est comme une assurance auto. Il coûte cher tant qu’aucun accident grave ne survient », a-t-il écrit tout en se demandant ce qui se serait passé si à la place du cargo-voiturier c’était un pétrolier…