Les rhumiers craignaient de faire les frais de la concurrence. Mais le pire a été évité, malgré une petite augmentation de la taxe à l’export.Avec une exportation équivalente à 80 % de la production, le rhum reste l’une des rares affaires qui marchent en Guadeloupe, puisqu’il occupe la première place des produits exportés, devant la banane et le sucre. Des ventes à l’extérieur qui rapportent à la filière quelque 20 millions d’euros annuels. Mais depuis des semaines, les rhumiers antillais redoutaient cette fiscalité à l’export qui devait être revue dans le cadre de la loi de finances. En effet, le projet prévoyait, sous la pression des règlements européens, un déplafonnement de la vignette de sécurité sociale applicable au rhum des Dom. Or, c’est ce plafonnement qui permet aux rhums produits outremer, notamment les plus titrés en alcool, de rester compétitifs par rapport aux rhums étrangers. Une telle perspective, en cette période de crise, semblait inquiétante, sachant bien qu’en augmentant les taxes, c’est le coût du produit final pour le consommateur qui augmente…
Mais l’ensemble des rhumiers, soutenu par une classe politique locale unie sur ce dossier, vient d’obtenir gain de cause lors du vote du projet de loi de finances. Le pire a été évité. Si la taxe qui les frappe est augmentée, elle reste relativement minime : le surcoût pour une bouteille de rhum achetée dans l’Hexagone ne devrait pas excéder 40 à 50 centimes. Et le différentiel avec les rhums concurrents reste le même. Il reste maintenant à espérer que la commission européenne ne va pas venir mettre un veto à cet arrangement.