Sécheresse : la Guadeloupe zone sinistrée ?

Le monde agricole guadeloupéen s’estimant gravement pénalisé par l’intense sécheresse actuelle, a constitué un comité de défense de circonstance.Réunie à la Chambre d’agriculture de Destrellan, jeudi dernier, l’ensemble de la profession agricole guadeloupéenne a fait l’inquiétant constat du désastre économique que l’intense sécheresse qui sévit actuellement dans l’archipel fait subir à toutes les filières locales : canne, banane, melon, cultures maraîchères et même horticulture en Basse-Terre, toutes ces productions sont gravement sinistrées. Les acteurs concernés ont donc décidé de constituer un comité de défense chargé d’adresser une lettre ouverte au Préfet de Région, afin qu’il déclare la Guadeloupe « zone sinistrée ». Le porte-parole du CODIPAG (comité de défense des intérêts de la population agricole de la Guadeloupe), Alain Germain, a insisté sur “les mesures techniques qui sont proposées. Le fait qu’on puisse actuellement déclarer la Guadeloupe zone sinistrée implique que le préfet puisse au préalable réunir le comité d’évaluation. D’autres mesures seront ensuite à prendre, tels les forages des points d’eau, la création de retenues collinaires, le reboisement des points d’eau ou le barrage de Bois David. De plus, certaines mesures économiques sont à prendre d’urgence. L’agriculteur n’arrive pas à vivre de son activité actuellement. Au niveau de l’élevage, on n’arrive pas à vendre les boeufs, il y a des problèmes au niveau de la naissance dans les élevages de lapins, par exemple, etc. Il faut coûte que coûte que les pouvoirs publics puissent prendre des mesures de sauvegarde pour que nos agriculteurs puissent bénéficier d’un moratoire concernant leurs dettes au niveau du Crédit agricole, ou des impôts. Sans compter qu’il faut qu’on puisse indemniser les agriculteurs, le préfet ayant lui-même reconnu qu’il y a un important déficit hydrique cette année.”