Intensifiant les mesures de lutte contre le travail « au noir », l’Inspection du Travail a lancé une série de contrôles auprès d’entreprises de la placeSur les chantiers de Goyave comme dans certaines boutiques du centre-ville de Pointe-à-Pitre, l’Inspection du travail a poursuivi la semaine passée ses opérations de contrôle en entreprises pour lutter contre l’expansion du travail clandestin. Les inspecteurs du travail ont ainsi mis à jour de bien obscures pratiques en vigueur dans certaines entreprises. Au terme de ses investigations, 20% des employés interrogés n’étaient pas déclarés et n’avaient aucune couverture sociale. Les chefs d’entreprise concernés s’exposent non seulement à des poursuites pénales mais également à des sanctions administratives, perdant tout le bénéfice du dispositif des exonérations pour charges patronales liées à la nouvelle loi d’orientation pour l’Outre-Mer, en cas de condamnation pour travail dissimulé. Cette première vague d’opérations de contrôle devrait s’intensifier dans les semaines à venir. En coordination avec la police de l’Air et des frontières, l’URSSAF et l’Inspection du travail, ces visites visent à éradiquer des pratiques frauduleuses encore trop répandues dans l’archipel. De l’aveu d’Alain Décatoire, inspecteur du travail, « sur une vingtaine d’entreprises contrôlées sur le chantier de Goyave, et donc une centaine de salariés, on a pu observer environ 20% de salariés en situation irrégulière. Une trentaine de magasins ont été contrôlés à la rue Frébault (à Pointe-à-Pitre) : sur les 90 salariés interrogés, il en ressort également 20% en situation irrégulière Cela prend diverses formes : un salarié déclaré à mi-temps travaille en fait à temps complet, la différence étant payée de la main à la main, ce qui constitue également du travail illégal. Il y a par ailleurs le délit de marchandage et la fausse sous-traitance, consistant à faire inscrire quelqu’un au Registre du Commerce, alors qu’il ne travaille que pour un seul employeur. Enfin, quand des salariés effectuent des heures supplémentaires à outrance et qu’ils ne sont pas rémunérés, c’est constitutif également des mêmes infractions de travail illégal. »